mardi 29 juin 2010

Pourquoi ?

Après un mois en Équateur à côtoyer les gens, à découvrir du pays, à loger dans des hôtels et à manger dans des restaurants, une tonne de questionnements se sont imposés à nous. Ainsi, l'entrée qui suit n'apporte aucune réponse aux questionnements, parfois existentiels, qui agrémentent notre périple. Simplement, nous voulons nous libérer de ces mystères culturels qui nous hantent souvent la nuit (nos cernes de plus en plus creuses en sont d'ailleurs la preuve).

Pourquoi les directions ne peuvent pas êtres précises, jamais. Sachez, Équatoriens, que des petits "caminos" (chemins) il y en au moins une dizaine par village? Autrement, lorsque, dans une gare d'autobus d'environs une centaine d'engins, on vous demande lequel va à Ambato, il s'avère plus ou moins précis de pointer du dos de la main le bon moteur en disant : este, este (celui-là, tsé).

Pourquoi les voyages d'autobus les plus longs et les plus beaux avec vue sur les montagnes ont pour musique d'ambiance des remix techno désagréables de tounes américaines déjà désagréables à la base, avant même qu'on en fasse un remix?

Pourquoi on nous ment souvent?

Pourquoi les gens nous abordent, souvent les vieux séniles, en prenant pour acquis que l'on dispose d'une journé entière pour écouter leurs récits de vie, que souvent on ne peut pas comprendre puisque leur niveau d'articulation laisse à désirer? Tsé, manger du choclo (gros maïs dur) trois fois par jour, ça te chie une mâchoire.

Pourquoi Latacunga est la seule ville où il est possible d'acheter des vêtements à son chien? On vous rappelle qu'ailleurs en Équateur, tuer un canin est moins grave que de ne pas finir son assiette.

Pourquoi il y autant de magasins de trophées? Est-ce que les Équatoriens se félicitent réellement leurs bons coups en se donnant des trophées? Mise en situation : Luis n'a jamais eu de chance avec les filles. Samedi dernier, lui et son ami Pedro sont allés dans un bar du Mariscal Sucre et pour la première fois, Luis a pu embrasser Lucia, une jeune fille de passage dans la grande capitale. Le lendemain matin, puisque Pedro est un bon ami, il se rend chez Luis, lui dit un grand bonjour et tout bonnement, lui offre en grand trophée plaqué or pour le féliciter de sa belle rencontre d'hier. Ne trouvez-vous pas qu'il y a là-dedans quelque chose d'étrange?

Pourquoi les Équatoriens utilisent abusivement l'expression "no mas" (pas plus). Par exemple, quand on nous dit "come no mas" (mange pas plus), ils s'attendent à quoi? Que l'on ne fasse que manger ou que l'on arrête de manger. Serait-ce un concept équatorien que de ne pas pouvoir faire plus d'une chose à la fois? On a souvent saigné du nez en se demandant comment agir suite à un de ces fameux "no mas".

Pourquoi plusieurs soirées par mois sont consacrées à la danse, alors que tout ce qui se passe lors de ces soirées, se sont des gens qui plient LÉGÈREMENT les genoux en regardant droit devant, sans sourire, sur des variantes de la même chanson traditionnelle? Parfois, en fin de soirée, certaines personnes osent pousser l'audace jusqu'à faire des petits ronds en se déplaçant de gauche à droite tout en continuant de plier LÉGÈREMENT les genoux de manière constante.

Pourquoi lors de ces mêmes danses, lorsque quelques secondes suffisent à peine pour séparer une chansons d'une autre, tout le monde ressent le besoin de s'assoir, ou plutòt de toucher du bout du postérieur leur siège avant de se relever et de poursuivre le pliage de genoux? Pourquoi les Équatoriens invitent-ils les Équatoriennes à danser alors qu'ils ne les touchent pas et ne les regardent pas?

Finalement, pourquoi les Équatoriens sont les maîtres des discours, alors que la foule ne regarde jamais l'orateur et ne démontre aucune marque d'intérêt?

Sachez qu'il nous reste encore un long mois en Équateur et que peut-être, avec beaucoup de chance et de perspicacité, nous allons pouvoir répondre à ces questionnements qui, comme nous le disions tout à l'heure, nous hantent.
Merci de nous destabiliser, cher peuple équatorien. Sans ces détails caractéristiques, nous ne t'aimerions pas autant.

Audrey et Marianne

lundi 28 juin 2010

La boucle de Quilotoa

Nous avons pris une grande décision il y a de cela quelques jours: se la jouer marginale en Amérique Latine. La première étape à ce grand changement implique la fameuse boucle de Quilotoa.

Ce circuit à travers l'arrière -pays nous a permis de visiter plusieurs petits villages de la province du Cotopaxi. À partir de Latacunga, la boucle relie les villages de Zumbahua, Quilotoa, Chugchilan, Sigchos pour finalement revenir au point de départ, Latacunga. Pour faire honneur à notre nouveau titre de marginales, on se dit: '' No way que j'va faire la boucle dans le sens des aiguilles moé!''...

Nous voici donc à Latacunga, plus grande ville de la région. Impressionnante pour son grand marché de fruits et de légumes, la population majoritairement quechuanne nous séduit.


Le jour d'après, nous prenons l'autobus vers Chugchilan, via Sigchos, où l'ambiance musiale déstabilise (Voir entrée intitulée ''Pourquoi''). Après 4 heures de trajet pluvieux dans un paysage andin, nous arrivons dans le petit village de Chugchilan avec une seule idée en tête: rencontrer Jose Gâzon. Notre chance habituelle fait en sorte que l'on loge dans l'hôtel dont il est le doyen. Jose Garzon, responsable en Équateur du projet des arbres (cartes de souhaits) fut plus que sympathique. Grâce à lui furent plantés un peu partout dans la ville des arbres. Sur leur tuteur est écrit: ''Cuidame, soy tus pulmones, dame agua'', soit ''Prends soin de moi. Chu té poumons fack donne moé de l'eau men''. Nous fûmes très fières d'apprendre que le projet(le bébé de Marianne, même si elle n'aime vraiment pas ça qu'on le dise) avait bien fonctionné et que même les villages avoisinnants venaient chercher des arbres parmi les 10 000 que le projet avait financé.



Sinon, le paysage agricole est impressionnant et nous avons hâte de marcher jusqu'à Quilotoa.




Jusqu'ici, faire la boucle à l'envers ne nous a occasionné aucun désagrément. Hors, c'est en marchant à travers les montagnes (les falaises) que nous réalisons ce que faire le trajet à l'envers implique réellement: monter 25km au lieu de les descendre!

Comment se rendre de Chugchilan à Quilotoa à l'équatorienne:
1. Va au bout du village... Parce qu'il est sensé avoir un bout au village.
2. Rencontre un vieux Quechua unidentiste dont l'écume abondante nous empêche de comprendre pourquoi il nous parle de tigres ...(???)
3. Prend LE camino pequeño. L'affaire c'est que quand il y'en a 6, c'est pas nécessairement évident de savoir c'est lequel, LE petit sentier!
4. Fais 25 km de chemin sur LE camino pequeño jusqu'à Quilotoa (Ben oui toi!)

C'est dans ces moments là oú on doit marcher 7 heures à travers les montagnes, la forêt, la rivière, un village fantôme et que l'on doit longer un immense cratère que l'on se demande pouquoi il existe une carte du mont Orford!!!

Sans trop savoir comment, nous arrivons finalement à la lagune du volcan Quilotoa. Admirez ici les quelques photos que nous inspirèrent la splendeur du paysage:








Une fois sur le bord du cratère, nous nous croyons enfin arrivés. Toutefois, la clarté des indications nous condamne à marcher/escalader/ramper quelques heures supplémentaires avant d'arriver à Quilotoa. Une fois de plus, une bonne étoile a mis sur notre chemin un guide équatorien expérimenté avec qui nous avons fait le trajet jusqu'à Quilotoa. Arrivé là-bas et aprés s'être fait harceler une demi douzaine de fois par les Quechuas pour acheter de l'artisanat ou pour une chambre, on profite d'un bon repas réconfortant, malgré la température glaciale de l'autre côté de la porte. Fruit du hasard: on peut maintenant affirmer pouvoir reconnaître notre civilisation partout dans le monde; un simple sourire suffit pour que l'on puisse détecter le touriste québécois! Nous avons profité de cette rencontre avec deux sympathiques touristes montréalais pour partager nos péripéties de voyage.

On vous emmerde depuis le début avec notre chance légendaire, mais ce qui suit nous a fait redescendre assez vite de notre petit nuage: une chambre d'hôtel pas de clés des promesses d'eau chaude et une douche glaciale et un maître d'hôtel trop peu timide qui entre dans notre chambre un peu trop tard, un peu trop sans cogner, un peu trop à l'aise, un peu trop assis confortablement sur le lit d'Audrey et surtout, la main un peu trop près du protefeuille. Bref, hôtel de merde, nuit de merde, déjeuner de merde, mais pleins de beaux souvenirs de cette boucle de Quilotoa...À l'envers !

jeudi 24 juin 2010

Notre périple en Équateur

Chers vous, chères vousses,

Notre stage au sein de l'Option SENS est maintenant terminé. Même si nous avons dis adieu à nos familles d'accueil et à nos amis avec beaucoup de tristesse, c'est une aventure extraordinaire qui commence. Audrey Veillette et Marianne Beaupré en Amérique Latine.

Nous avons donc commencé notre voyage avec...du repos. C'est si peu dire qu'après avoir vécu dans le frette et dans la pluie, mangé comme des porcs (et manger le porc par le fait même), dormi sur de la paille et s'être lavé dans...rien... nous en avions grandement besoin de ce repos. Nous sommes donc à Mindo, tout près de la grande ville, perdues dans une forêt humide où les oiseaux ne manquent pas et où il fait bon vivre d'humidité, de chaleur et d'eau fraîche.

Mais tel n'est pas le but de cette entrée. Nous vous présenteront en fait notre itinéraire, de sorte à ce que vous puissiez nous suivre sur la map.

Nous quittons donc demain pour LATACUNGA. De là, nous ferons la boucle de Quilotoa, dans l'arrière-pays, bordée de villages indiens et de vues splendides sur le Cotopaxi.

Ensuite, nous irons à:
1) Ambato
2) Baños
3) Puyo
4) Tena
5) Lago Agrio
6) Amazonie

Pour finalement revenir à Quito et aller à:
1) San Lorenzo
2) La Tola
3) Esmeraldas
4) Atacames
5) Canoa
6) Manta
7) Montañita (les communautés autour)

Pour finalement revenir à Guayaquil, d'où nous irons à:
1) Riobamba
2) Cuenca
3) Loja
4) Catacocha

Pour finalement traverser au Pérou depuis la frontière à Macara.

Voici un bref apperçu de nos futures destinations.

En espérant que vous prenez plaisir à nous lire,

Audrey et Marianne

La Despedida

Sans aucun doute, nous avons vécu lundi dernier la plus longue Despedida (fête d'aurevoir) de l'histoire de l'Option SENS.

Dès 6hrs le matin, les étudiants de Promestia étaient sur les lieux du crime. En effet, à l'aube fut tué un cochon en l'honneur du départ des étudiants Catacochiens. Après 5 minutes de cris stridents et aigus, le cochon a rendu l'âme et furent accueillis les autres étudiants en provenance des communautés avoisinantes. Une fois la quarantaine d'invités arrivés à la petite école de Promestia, là où eu lieu la Despedida, les hommes du village procédèrent à la décapitation du Chancho. Après l'avoir ébouillanté pour enlever le poil, lui avoir ouvert le ventre et lui avoir cassé les côtes, ils le décapitèrent morceau par morceau pour finalement nous le servir, aprêté de mille et une façons: à 10 heure le matin, était servie dans notre assiette la peau du cochon sur laquelle avaient survécu les poils les plus farouches, à midi les oreilles de Christ, à 1h la soupe aux os et en soirée le Chancho dans son gras et dans sa viande la plus fraîche. Du sang coagulé fut aussi préparé un plat de boudin. Par chance, nous nous en sommes échappés (au grand malheur de Yves).

Pour mieux digérer la quantité impressionnante de bouffe qui nous a été servie, on nous a défié à l'équa-volley et au soccer. Nous avons fait honneur au Canada en perdant contre l'équipe de l'âge d'or équatorienne. Vers la fin de l'après-midi fut organisée una programita pour présenter nos cultures respectives. Les Équatoriens nous ont fait jouer à la chaise musicale (on a perdu), nous ont fait courser à 3 pieds (on a encore perdu) et nous ont fait dansé avec une orange entre les fronts des partenaires (devinez quoi, on a perdu!). Nous avons aussi eu droit à des discours enflammés et interminables et à une chanson sur le Canton Paltas par le père d'accueil de Marco.
Nous, les Québecois, avons chanté le hit du temps des fêtes ''Dans nos vieilles maisons''. Ils furent impressionnés par les cuillères en bois et en redemandèrent. Nous avons donc chanté ''La rue principale'' des Colocs. Ils avaient l'air tannés et ont applaudi avant que l'on finisse. Finalement, nous avons improvisé une danse traditionnelle québécoise, un genre de rigodon, qui fut très populaire et répété tout au long de la soirée.



Pour terminer, nous avons dansé dans la petite classe de l'école, entraînés par le rythme frénétique du système de son un peu désuet. Entre chaque chanson, tout le monde retournait s'asseoir à sa place et ce même si le lapse de temps entre les chansons ne dépassait pas les 5 secondes. Les Équatoriens sont infatiguables. Que ce soit la cumbia, la salsa, la merengue ou la gigue, rien est à l'épreuve de leur motivation. À 10h00 (et oui, ça faisait bien 16 heures que nous fêtions), on nous a rassemblés pour de nouveaux discours avant le départ plus officiel. Les gens scandaient allègrement ''VIVA CANADA - VIVAAAA'' et ''VIVA ECUADOR- VIVA'' à chaque 17 secondes. Norman, le père de Felipe, Francisco, la maestra (professeure), Yves et Marianne ont fait des discours, tous un peu sous l'effet de l'alcool, ingéré à l'équatorienne! Le produit fut émouvant et nous nous laissâmes sur des promesses de retour.

Le trajet en boite de pick-up fut lui aussi mémorable: les équatoriens chantaient à tue-tête des classiques de leur région sous le ciel étoilé et nous, tentions de faire de même avec autre chose que l'hymne national.

Si nous avons passé à travers tout un amalgame d'émotions lors de cette fameuse despedida (la fatigue: 16 heure de fêtage, le dégoût:la peau du cochon, la tristesse: se dire aurevoir, l'humilité: perdre sans limite et la joie: être avec ces gens si fantastiques), il n'en demeure pas moins que cette journée inoubliable restera gravée dans les annales canadiennes et équatoriennes de la fête et du partage.

VIVA ECUADOR - VIVAAAAAA-

Le Pisaca

Non sans sequelles, nous avons gravi dimanche passé les pentes abruptes du Pisaca, ou du K2sito pour les intimes. Munis d'une machette, d'une quantité impressionnante d'eau sucrée - allez savoir pourquoi elle était sucrée- et d'une sentinelle de guides dont l'expérience sur la montagne se limite à ses champs, Camila, Marcito et Marianita se sont enfoncés dans les bas fonds de la montagne sacrée de Catacocha: le Pisaca.

Cette montagne de 2500 mètres surplombe Tundunda et s'avère être la plus haute de la région. Jusqu'ici, le récit s'avère très peu trépidant. Or, vous auriez vu les sentiers et vous auriez compris pourquoi de notre point de vue, c'est un exploit que nous en soyons ressortis vivants.

Nous avons quitté nos maisons vers 1h30 de l'après-midi. Sachant que le soleil se couche vers 6h45, l'idée était au départ plus ou moins réaliste. Accompagnés de mon père équatorien, Alfredo el guía, de mes deux frères, de ma soeur et des 2 soeurs de Camille, nous avons traversés milles lieux (des champs, des lacs, des plaines et des forêts) avant d'arriver au pied du Pisaca.

Pour avoir une idée du dénivelé de la pente, imaginez vous au bord d'un précipice...C'est à peu prés ça lorsque l'on monte sur des sentiers inventés à peu près larges comme votre avant-bras. Ce n'est pas pour rien que nous sommes les premiers gringos à atteindre le sommet , peut-être même à essayer de gravir la montagne... Après 4 heures de marche, nous avons finalement atteint le sommet sur lequel, malgré l'altitude impressionnante, il y a quand même une forêt humide et des bouses de vaches. Ça aussi, c'est un grand mystère de l'Amérique latine: même les plus hautes montagnes ne sont pas à l'épreuve des vaches.

En arrivant en haut, les Tundundiens ont joué aux cartes (????) et nous, nous avons profité du paysage qui nous offrait une vue magnifique sur Catacocha, sur les montagnes à perte de vue et sur le Pérou. Et oui, pour la première fois nous avons vu le Pérou. Lorsque le temps fut venu de redescendre, les nuages lèchaient les montagnes à proximité du Pisaca. Nous avons donc eu droit à un soleil couchant sur un mer de nuages, avant de les traverser à la tombée de la nuit. La descente fut périeuse puisque à maintes reprises, nous glissions sur le sentier poussiéreux et risquions de débouler la montagne jusqu'en bas (surtout les équatoriennes qui sont montées avec des souliers converses dont la semelles était plus adaptée à une patinoire qu'à une montagne)...Quoique ça nous aurait peut-être pris moins de temps.

Finalement, avec une quantité impressionnante d'épines enfoncés dans nos jambes, dans nos bras et dans nos vêtements, avec une certaine dose d'adrénaline, quelques coups de soleil et le sourire bien accroché au visage, nous pouvons nous vanté de ne pas être morts sur les pentes du k2sito !


Mariana

dimanche 13 juin 2010

Saraguro et la cabane a sucre

Le Quebec entre en force dans cette communaute Quichua dEquateur quest Kiskinchir. Alors quil ne nous reste plus que 2 jours et 3 nuits dans nos familles, le groupe decide de sucrer de le bec de cette population ma fois plutot salee. Le sirop derable coule a flot alors quAbigaelle prepare un magnifique pouding chomeur. Pendant ce temps, sur le feu de bois bien entretenu par Oscar, le soupe aux pois (pois chiches faute de pois jaunes), les patates et les oreille de criss de Guillaume prennent forme.
A cote, Ariane et Andreanne preparent des tonnes et des tonnes de melange a crepes que lon va pouvoir "saucer" de sirop derable et de nutella banane. Le compagnie Queue de castor serait fiere de nous, vous pouvez me croire.
Puis, Camille et Vivianne, les vaillantes qui preparent une omelette aux legumes doivent casser plus de 50 oeufs! Je crois qua nous seuls, nous avons fait en sorte daugmenter les profits de la communaute de 70%.
Pendant que jobserve ce joyeux festin, je me permets une petite escapade dans le "bac" doreilles de criss de Guillaume. Cest delicieux, mais quand je pense que cest seulement du gras sale, ca me fait un peu capoter. Y faut squi faut pour se sentir chez soi!
On sort la musique traditionnelle et les Equatoriens se mettent a arriver. On leur sert dabord la soupe...Moment de stress...je crois quils aiment! Soulagement.
Ensuite, on poursuit avec le plat qui consiste en le magnifique jambon a la biere dAlexim, lomelette, les patates et les oreilles de criss...Moment de stress...je crois quils aiment!
Apres, le moment que nous attendons tous, le moment du sucre. Des tonnes de crepes et dassiettes de poudong chomeur partent dans la salle. Ces Equatoriens qui nont pas le bec sucre...je ne sais pas trop ce quils vont en penser. Finalement, ils aiment tellement notre cher sirop derable que jen surprends quelques uns, la canne a la main, se verser le fameux liquide au creux de la paume pour le boire goulument! AAH! Je crois quon peut reellement dire que la cabane a sucre equatorienne a ete un franc succes!
Merci aux cuisiniers du terroir!
Audrey

lundi 7 juin 2010

Catacocha passe à l'action

Maintenant que nous avons passé du temps avec nos familles, que nous avons égrainé des centaines d'épis de mais et que nous avons fait connaissance avec tous les animaux de la ferme, Catacocha passe à l'action.
Laissez-moi donc vous présenter notre stage sous un jour nouveau, c'est à dire à travers ses différents partenaires et en tant que prétexte pour participer au développement à petite échelle des différents instances de la ville.
Tout d'abord, la FUPOCPS est l'organisation principale avec laquelle l'Option SENS travaille en (genre style comme) de partenariat. L'organisme qui existe depuis 1981 tire son acronyme du suivant nom, Union Cantonal dr las organisaciones campesinons de Paltas. Il se donne pour mission d'agir sur 4 thèmes principaux.
Nueva Economia- La FUPOCPS revendique une nouvelle monnaie, le Bolivar, qui serait partagé entre plusieurs pays d'Amérique Latine, et ce en l'honneur de notre ami Simon qui a joué un rôle déterminant dans l'histoire du continent. La commercialisation est également une des clauses qui se trouvent dans leur mandat, pour permettre aux paysans d'avoir accès à un plus grand évantail de ressources.
Nueva educacion- L'organisme prône l'enseignement du Quichua, soit la langue de leurs ancêtres. Ils travaillent aussi à ce que soit enseignée aux élèves l'histoire de leur pays, mais aussi de leur région et de leur ville, chose qui à ce jour, se fait très peu...
Salud- Figure parmi les objectifs de la FUPOCPS la ''disparition'' de tous les produits chimiques utilisés à des fins agricoles. Ils prônent aussi le recours à la médecine naturelle (chaman, herbes médicinales, qui soit dit en passant sont extrêmement populaires par ici).
Cultura- L'organisme se donne aussi pour mandat de rendre plus facile l'accès à l'enseignement Quechua et prône également la pratique des fêtes traditionnelles.
L'organisme compte à ce jour 756 familles membres dans la province de Loja. Ce sont par ailleurs ces familles qui nous accueillent chez eux et qui, par le fait même, adhèrent aux valeurs mentionnées ci-haut. Ses 7 employés travaillent surtout avec la municipalité, dans les familles membres et dans les écoles du Canton.

Ensuite, je m'étend (c'est plus fort que moi) en vous parlant des cours d'anglais que nous donnons quotidiennement à la Biblioteca Popular de Catacocha. Aujourd'hui, nous avons eu la chance de travailler avec une vingtaine de jeunes et de moins jeunes, tous très gênés malgré leur envie impressionnante d'apprendre une langue qui, ici, ne leur sert pas à grand chose - veuillez excuser mon honnêteté-. Avec eux, nous apprenons des expressions anglaises (du genre hello how are you) et des mots de vocabulaires, parfois utiles, parfois plus futiles qu'autre chose (genre bonhomme de neige...allez savoir pourquoi). Nous offrons également de l'aide aux devoirs pour ceux qui, à l'université, apprenent à compter jusqu'à mille (je blague!).

Aujourd'hui s'est d'ailleurs produit quelque chose d'extraordinaire. Les professeurs des écoles environnantes sont venus discuter avec nous pour se pratiquer. C'est Philippe qui a fait un homme de lui en prenant le thé avec ces dames qui finalement, ont demandé aux étudiants de les accompagner à l'école pour un échange avec TOUS les enseignants en anglais de Catacocha et des environs. Bravo Philippe ! Quelle chance nous avons eu.

Voilà ! J'espère que vous n'avez pas mal aux yeux à force de lire mes entrées interminables, et je vous dis en terminant qu'encore une fois, l'Option SENS peut se dire ''mission accomplie''!

Mariana

mercredi 2 juin 2010

Tundunda

Présentement, l'Équateur prend son almuerzo . Pendant ce temps, je profite de ma petite escapade à Catacocha pour ne pas engraisser de 10 livres (vous aurez deviné que je parle du diner) et pour vous écrire ce qui se passe dans nos existences de voyageurs vagabonds.

Je suis maintenant à Tundunda, une petite communauté près de Catacocha où la population subsiste essentiellement de l'agriculture. Dimanche dernier, la petit village de 7 familles et de 50 individus (et il n'y a que très peu d'exagération) a accueilli Camilita, Marcito et Mariana sur sa colline bordée de montagnes pointues, de champs de maïs et de nuages très bas.

Voici un petit portrait de la vie que nous menons depuis quelques jours et de celle que nous mènerons pour les prochaines semaines;

* À Tundunda, j'ai appris les mots de vocabulaires suivants: la lodo (bouette), mogada (mouillée), las papas (patates), el chancho (cochon) et la oracion (la prière)...Et c'est essentiellement ça.

* À Tundunda, je mange: de la soupe, du riz (pour déjeuner, diner et souper), des frioles, le chancho des mots de vocabulaire, du lait, de l'eau aromatisée, des cafesitos, du sucre, des oranges, du mais et des platanos...Plein, plein, plein de Platanos. On mange très bien et très souvent. Ce matin, on m'a servis 4 empanadas pour déjeuner. Maman, crois-le ou non, mais depuis 1 semaine, je n'ai RIEN laissé dans mon assiette. L'Équateur m'a transformé.

* À Tundunda, je dors: sur un lit de paille, dans une chambre où il n'y a pas de plancher, où les murs s'égrainent lorsque je ferme la ''porte'' et où, au plafond, vit une grande famille de pigeons obèses. J'adore ma chambre !

* À Tundunda, je me lave: entre 3 murs de béton, avec un sceau d'eau que j'ai rempli dans le puit et avec un pichet d'eau qui plus tard, servira à abreuver le cheval. En fait, pour être un peu plus près de la vérité, je ne me lave pas vraiment à Tundunda !

* Le matin à Tundunda: je déjeune pendant une heure, j'arrose les champs et j'égraine des épis de mais. Je prépare le diner, je joue de la guitare et je lave le poulailler.

* Le soir à Tundunda: nous allons à la messe. Camila, Marco et moi-même pouvons à ce jour réciter toutes les chansons sur la Vierge Marie et la louanger grâce à un amalgame surnaturel de prières. Oui oui, nous faisons chaque soir un chapelet au grand complet. Priez pour nous Seigneur.

* Pour aller à Tundunda: On marche une heure sur un chemin sinueux qui grimpe sur la colline. Ça fait des jambes et un cardio d'enfer. On comprend mieux pourquoi ils nous servent autant de bouffe.

* À Tundunda, nos amis sont: les cochons, les vaches, les chevaux, les ânes, les poulets, les dindons, les chèvres, les moutons, les chiens, les chats, les pigeons, les poules, les coqs et les coquerelles. Et ce, dans la cuisine, dans la chambre, dans la cour, la nuit comme le jour.

Nous nous plaisons beaucoup à Tundunda. Nos familles sont très sympatiques et s'occupent de nous comme de leurs propres enfants. C'est impressionnant de voir à quel point le mode de vie diffère d'une région à l'autre, et de voir à quel point les connaissances et les points de vue sont carrément opposés.

L'option SENS nous avait promis de nous faire vivre une expérience hors du commun, loin des sentiers battus. On nous avait promis le dépaysement complet.

Et bien à toi Option SENS, je te dis: Mission accomplie!

Mariana