jeudi 24 juin 2010

Le Pisaca

Non sans sequelles, nous avons gravi dimanche passé les pentes abruptes du Pisaca, ou du K2sito pour les intimes. Munis d'une machette, d'une quantité impressionnante d'eau sucrée - allez savoir pourquoi elle était sucrée- et d'une sentinelle de guides dont l'expérience sur la montagne se limite à ses champs, Camila, Marcito et Marianita se sont enfoncés dans les bas fonds de la montagne sacrée de Catacocha: le Pisaca.

Cette montagne de 2500 mètres surplombe Tundunda et s'avère être la plus haute de la région. Jusqu'ici, le récit s'avère très peu trépidant. Or, vous auriez vu les sentiers et vous auriez compris pourquoi de notre point de vue, c'est un exploit que nous en soyons ressortis vivants.

Nous avons quitté nos maisons vers 1h30 de l'après-midi. Sachant que le soleil se couche vers 6h45, l'idée était au départ plus ou moins réaliste. Accompagnés de mon père équatorien, Alfredo el guía, de mes deux frères, de ma soeur et des 2 soeurs de Camille, nous avons traversés milles lieux (des champs, des lacs, des plaines et des forêts) avant d'arriver au pied du Pisaca.

Pour avoir une idée du dénivelé de la pente, imaginez vous au bord d'un précipice...C'est à peu prés ça lorsque l'on monte sur des sentiers inventés à peu près larges comme votre avant-bras. Ce n'est pas pour rien que nous sommes les premiers gringos à atteindre le sommet , peut-être même à essayer de gravir la montagne... Après 4 heures de marche, nous avons finalement atteint le sommet sur lequel, malgré l'altitude impressionnante, il y a quand même une forêt humide et des bouses de vaches. Ça aussi, c'est un grand mystère de l'Amérique latine: même les plus hautes montagnes ne sont pas à l'épreuve des vaches.

En arrivant en haut, les Tundundiens ont joué aux cartes (????) et nous, nous avons profité du paysage qui nous offrait une vue magnifique sur Catacocha, sur les montagnes à perte de vue et sur le Pérou. Et oui, pour la première fois nous avons vu le Pérou. Lorsque le temps fut venu de redescendre, les nuages lèchaient les montagnes à proximité du Pisaca. Nous avons donc eu droit à un soleil couchant sur un mer de nuages, avant de les traverser à la tombée de la nuit. La descente fut périeuse puisque à maintes reprises, nous glissions sur le sentier poussiéreux et risquions de débouler la montagne jusqu'en bas (surtout les équatoriennes qui sont montées avec des souliers converses dont la semelles était plus adaptée à une patinoire qu'à une montagne)...Quoique ça nous aurait peut-être pris moins de temps.

Finalement, avec une quantité impressionnante d'épines enfoncés dans nos jambes, dans nos bras et dans nos vêtements, avec une certaine dose d'adrénaline, quelques coups de soleil et le sourire bien accroché au visage, nous pouvons nous vanté de ne pas être morts sur les pentes du k2sito !


Mariana

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire