lundi 28 juin 2010

La boucle de Quilotoa

Nous avons pris une grande décision il y a de cela quelques jours: se la jouer marginale en Amérique Latine. La première étape à ce grand changement implique la fameuse boucle de Quilotoa.

Ce circuit à travers l'arrière -pays nous a permis de visiter plusieurs petits villages de la province du Cotopaxi. À partir de Latacunga, la boucle relie les villages de Zumbahua, Quilotoa, Chugchilan, Sigchos pour finalement revenir au point de départ, Latacunga. Pour faire honneur à notre nouveau titre de marginales, on se dit: '' No way que j'va faire la boucle dans le sens des aiguilles moé!''...

Nous voici donc à Latacunga, plus grande ville de la région. Impressionnante pour son grand marché de fruits et de légumes, la population majoritairement quechuanne nous séduit.


Le jour d'après, nous prenons l'autobus vers Chugchilan, via Sigchos, où l'ambiance musiale déstabilise (Voir entrée intitulée ''Pourquoi''). Après 4 heures de trajet pluvieux dans un paysage andin, nous arrivons dans le petit village de Chugchilan avec une seule idée en tête: rencontrer Jose Gâzon. Notre chance habituelle fait en sorte que l'on loge dans l'hôtel dont il est le doyen. Jose Garzon, responsable en Équateur du projet des arbres (cartes de souhaits) fut plus que sympathique. Grâce à lui furent plantés un peu partout dans la ville des arbres. Sur leur tuteur est écrit: ''Cuidame, soy tus pulmones, dame agua'', soit ''Prends soin de moi. Chu té poumons fack donne moé de l'eau men''. Nous fûmes très fières d'apprendre que le projet(le bébé de Marianne, même si elle n'aime vraiment pas ça qu'on le dise) avait bien fonctionné et que même les villages avoisinnants venaient chercher des arbres parmi les 10 000 que le projet avait financé.



Sinon, le paysage agricole est impressionnant et nous avons hâte de marcher jusqu'à Quilotoa.




Jusqu'ici, faire la boucle à l'envers ne nous a occasionné aucun désagrément. Hors, c'est en marchant à travers les montagnes (les falaises) que nous réalisons ce que faire le trajet à l'envers implique réellement: monter 25km au lieu de les descendre!

Comment se rendre de Chugchilan à Quilotoa à l'équatorienne:
1. Va au bout du village... Parce qu'il est sensé avoir un bout au village.
2. Rencontre un vieux Quechua unidentiste dont l'écume abondante nous empêche de comprendre pourquoi il nous parle de tigres ...(???)
3. Prend LE camino pequeño. L'affaire c'est que quand il y'en a 6, c'est pas nécessairement évident de savoir c'est lequel, LE petit sentier!
4. Fais 25 km de chemin sur LE camino pequeño jusqu'à Quilotoa (Ben oui toi!)

C'est dans ces moments là oú on doit marcher 7 heures à travers les montagnes, la forêt, la rivière, un village fantôme et que l'on doit longer un immense cratère que l'on se demande pouquoi il existe une carte du mont Orford!!!

Sans trop savoir comment, nous arrivons finalement à la lagune du volcan Quilotoa. Admirez ici les quelques photos que nous inspirèrent la splendeur du paysage:








Une fois sur le bord du cratère, nous nous croyons enfin arrivés. Toutefois, la clarté des indications nous condamne à marcher/escalader/ramper quelques heures supplémentaires avant d'arriver à Quilotoa. Une fois de plus, une bonne étoile a mis sur notre chemin un guide équatorien expérimenté avec qui nous avons fait le trajet jusqu'à Quilotoa. Arrivé là-bas et aprés s'être fait harceler une demi douzaine de fois par les Quechuas pour acheter de l'artisanat ou pour une chambre, on profite d'un bon repas réconfortant, malgré la température glaciale de l'autre côté de la porte. Fruit du hasard: on peut maintenant affirmer pouvoir reconnaître notre civilisation partout dans le monde; un simple sourire suffit pour que l'on puisse détecter le touriste québécois! Nous avons profité de cette rencontre avec deux sympathiques touristes montréalais pour partager nos péripéties de voyage.

On vous emmerde depuis le début avec notre chance légendaire, mais ce qui suit nous a fait redescendre assez vite de notre petit nuage: une chambre d'hôtel pas de clés des promesses d'eau chaude et une douche glaciale et un maître d'hôtel trop peu timide qui entre dans notre chambre un peu trop tard, un peu trop sans cogner, un peu trop à l'aise, un peu trop assis confortablement sur le lit d'Audrey et surtout, la main un peu trop près du protefeuille. Bref, hôtel de merde, nuit de merde, déjeuner de merde, mais pleins de beaux souvenirs de cette boucle de Quilotoa...À l'envers !

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