samedi 18 décembre 2010

17 décembre 2010

Je me souviendrai toujours du jour de mes 20 ans.
Moi qui me sentais seule depuis une semaine, qui croyais que le jour de mon anniversaire sombrerait dans l'oubli, j'étais complétement dans le champ.
En plus de recevoir des appels téléphoniques des membres de ma famille, tous mes amis m'ont écris un petit quelque chose. Ce fut le remede miracle pour faire disparaitre la solitude et pour se rappeler que loin des yeux, loin du coeur, ca pas rapport !
J'ai recu le plus beau cadeau du monde: les étudiants et les profs de l'option SENS se sont cotisés
pour verser 500$ dans mon compte de banque. Le tout pour organiser aux enfants un Noel magique. Alice et Guillaume qui sont sans doute derriere tout ca, je vous remercie du plus profond de mon coeur.
En me levant, une boite de chocolat et une belle carte m'attendaient sur la table de la cuisine.
En arrivant á l'Aldea, une horde d'enfants qui se poussaient pour me souhaiter bonne fete.
Comme le veut la tradition, on devait m'écraser un oeuf sur la tete pour souligner mon anniversaire.
J'ai recu mon premier oeuf á 11:12 (l'heure de ma naissance), le deuxiéme á 11:12, 2 secondes.
Petit lavage de cheveux violent, procédé par Janeth qui n'a pas considéré le fait que de l'eau glacée en trop grande quantité ca fait mal, surtout la tete á l'envers depuis 15 minutes dans le lavabo parce que la pauvre n'en vient pas á bout des coquilles d'oeufs bien décidées á rester plantées dans mon crane.
J'ai recu mon troisiéme oeuf á 11:20, la tete encore dans le lavabo, juste aprés que Janeth ait enlevé le dernier morceau de la coquille du premier oeuf. Celui-lá, je l'ai laissé dans mes cheveux quelques minutes, juste pour laisser mon sang circuler normalement. On m'a encore lavé les cheveux de facon violente et glaciale. En riant, bien entendu.
Aprés trois oeufs, je dois avouer que je me sentais importante. Méme avec l'odeur collée á mon corps, les quelques coquilles qui restaient prises dans mes cheveux et les rires moqueurs de tous les enfants, c'était déjá le plus bel anniversaire.
En entrant dans la Casa A, je me méfiais de chaque mouvement. Or, je n'ai pu résister lorsque Jordin m'a souhaiter Cumpleaños feliz et m'a serré dans ses bras. J'ai perdu toutes mes défenses, jusqu'á meme m'imaginer qu'il était aussi gentil juste pour etre gentil. J'ai recu á 11:45 mon quatrieme oeuf, cette fois tellement fort que j'en ressens encore la douleur. Il y en avait non seulement dans mes cheveux, mais dans mon cou, dans mes oreilles, sur mes jeans, ma camisole et ma veste. J'en avais jusque dans les yeux. Je ne pouvais me laisser faire.
Et j'ai eu ma vengeance. Á 11:47, j'écrasais mon premier oeuf.
Plus tard dans la journée, quelques-uns m'ont offert des lettres et des cadeaux. Bien entendu, il m'était formellement interdit de l'ouvrir en leur présence. J'ai du patienter tout l'aprés-midi.
La Tia Maria de la Casa A m'avait cuisiné un gateau en compagnie des garcons. J'ai mangé comme une grosse cochonne, incapable de refuser la grosse pointe sale sur laquelle on avait mis la chandelle de la deuxiéme décennie. Á peine quelques secondes aprés avoir terminé (en vain) ma derniére bouchée, je recois un appel de Victor, le directeur qui me dit tout content: ''On t'a préparé un diner pour ta fete, on t'attend!''
MALHEUR ! Le seul changement que j'ai pu remarquer en moi de mes 19 á mes 20 ans, c'est les 10 livres que j'ai pris en mangeant 5 diners.
Avant d'aller diner chez les directeurs, je suis allée courrir avec les garcons dans le champ, question de faire descendre le diner numéro 1 et le morceau giga méga gros du gateau.
Devant les anticuchos (coeur de boeufs), la soupe de fideos, la montagne de riz, de poulet et de patates sucrées, j'ai failli vomir. J'ai du reconnaitre que mon estomac, méme par orgueil, ne pourrait encaisser le coup et j'ai refusé la nourriture, au grand malheur de Victor qui me proposait une assiette aux 30 secondes.
En aprés-midi, c'était le concours de Noel: chaque maison devait préparer un villancico (chant de Noel) et décorer sa maison. En compagnie des 15 volontaires américains venus pour enseigner aux enfants comment se brosser les dents (????), nous sommes passé de maison en maison pour voir ce qu'ils avaient préparé. Des sapins de Noel pauvres en branches, des créches grandeur nature...Une Tia est meme allée jusqu'á coucher le plus petit des enfants sur un lit de paille, á déguiser les deux autre en Marie et Joseph, et á amener un mouton de la ferme dans sa maison qui n'a pas manqué de lécher toutes les parties du corps du pauvre Jésus, 4 ans, qui pour faire honneur á sa maison, n'osait pas se défendre.
Moment mémorable lorsqu'aprés avoir annoncé les gagnants et chanté avec les américains des tounes de Noel, tous se sont assis autour de moi et de ma guitare. Nous avons chanté collés les uns aux autres toutes les chansons de Noel en anglais que j'avais traduites et apprises á la guitare pour le besoin de la cause.
En revenant á la maison, j'ai lu les messages. On me souhaitait tout ce qui avait de plus beau sur la terre entiére, on me disait merci, que j'étais comme une soeur pour eux.
C'est la lettre de Jherson, minutieusement emballée dans du Papier-Q qui m'a fait pleurer...Un tout petit peu.
Sur une feuille lignée, avec une écriture qui visiblement n'était pas du dimanche, il était simplement écrit: ''Tu eres la mejor amiga que tengo'' (tu es la meilleure amie que j'ai).
Je me rappelerai toujours de mes 20 ans.

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