vendredi 8 octobre 2010

Le Machu Picchu

La légende urbaine dit que pour arriver parmi les premiers dans la cité perdue du Machu Picchu, les touristes d'Aguas Calientes doivent se lever a l'aube.
Nous, on rit pas avec les légendes urbaines.
On s'est donc levées á deux heures du matin. Oui, á deux heures du matin. Les rues sont désertes. L'obscurité ne nous fait pas peur. Pas plus que les grosses gouttes de pluie qui tombent depuis 10 heures. En marchant dans les rues sombres de la ville fantome, nous sommes pretes a toute éventualité: 10 000 personnes en file, plus aucune place au Machu et beaucoup d'heures de sommeil perdues pour rien.
Nous tournons le coin de la rue qui nous méne á l'arret d'aubotus. Nous ne voyons personne a l'horizon. Ce doit etre une illusion. MAIS NON ! Nous avons gagné la course contre la montre des touristes et nous sommes les premieres a l'arret d'autobus.
A vous de voir si seules dehors, sous la pluie battante, á deux heures du matin, nous étions héroiques ou...pathétiques.
Nous qui pensions que la plupart des visiteurs allaient nous rejoindre á 3h00, nous avons vite du faire face á la réalité: nous serions seules encore longtemps.
Sans abris, sans amis, nous étions...Itinérantes.
La situation se concrétise lorsqu'un chien errant et sale nous adopte. Il nous réchauffe du froid de la nuit et nous profitons de son affection pour combler notre solitude.
Alors que la pluie s'infiltre dans nos bobettes (parce qu'un ininérant a quand meme des bobettes), Marianne s'exclame: '' Check mon sac, m'a aller checker les poubelles!''. Citot dit, citot fait: nous réalisons notre pitoyable état et ne trouvons rien de mieux a faire que de rire jusqu'á ce que, 3 heures plus tard, les premiers toursites (canadiens plates et religieux, la tendance se maintient) se joignent á la file, alors composée de...nous deux !
Nous arrivons au Machu Picchu a 6h00 du matin et nous garrochons en bon francais dans la file pour entrer, qui avant nous n'existait pas. Nous sommes donc parmi les 10 premiers á entrer dans la cité perdue. C'est vraiment beau tsé. En voyant le village Inca perché en haut d'une montagne et embrumé par les nuages, on se demande pas pourquoi l'Unesco a classé ca dans les 7 merveilles du monde. C'est assez clair. On courre jusqu'á l'entrée du Huayna Picchu, pour faire la file et etre parmi les 10 premiers a monter tout en haut de la butte que vous voyez sur toutes les photos du Machu. On arrive finalement les deuxiemes au top, et il nous a bien fallu ca pour nous consoler, puisque, complétement caché par les nuages, nous ne voyons rien d'autre á l'horizon que du blanc. Nous attendons un peu, mais rien ne se dégage. Une demi heure aprés avoir redescendues le Huayna, faute de temps, tout se dégage et les touristes toujours lá-haut jouissent d'une vue exceptionnelle. Nous nous consolons en se promenant d'un bout á l'autre (c'est énorme) du Machu, se perdant dans les chemins labyrinthes et dans les petites maisons parfaitement préservées. Bien entendu, nous avons refusé de payer les 120 soles que demandaient les guides et avons préféré écouter leurs explications en squattant les autres groupes et en faisant semblant de regarder ailleurs pour les écouter parler sans que personne ne puisse nous en empecher.
La preuve meme que l'itinerance n'affecte pas la ruse.
Ouin.

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