vendredi 9 juillet 2010

La chochotte est un Non-Shuar - Chapitre premier -

Réjouissez-vous. Nous sommes sorties de la jungle vivantes.

Encore une fois, nous avons voulu se la jouer marginales.
Voici ce que ca donne.

Sachez qu'en bordure de la forêt amazonienne, nombreuses sont les organisations qui envoient des touristes quelques jours dans la jungle, question d'admirer la biodiversité sans pareille et peut-être de visiter une communauté Shuar ou Huaoranis pour s'étonner de leur mode de vie ancestral. Audrey et moi étions complètement dégoutées à l'idée de faire un tour organisé avec des Américains à la mode. Nous voulions vivre comme les Shuars, de la chasse et de la pêche, se lever aux petites heures du matin et faire sans électricité.



Nous nous la sommes donc joué marginale. Or, nous avons vite réalisé que ce n'est pas pour rien si les touristes participent à des tours organisés. Attendez ce qui suit!

Nous avons rencontré à Baños un Shuar, un vrai, qui semblait proposer quelque chose d'assez intéressant pour un coût moindre: 160$, 4 jours dans la jungle plus possibilité de bénévolat dans sa communauté. Toutes excitées, nous partons donc pour Macas, une ville déjà bien enfoncée dans l'Amazonie et située à 4h00 de route de notre point de départ. De là, nous partons en camionnette vers notre destination finale. Croyez-moi sur parole, jamais de votre vie vous êtes allés si creux. Trois heures de camionnettes sur un chemin sinueux plein de trous et de bouette. Nous croisons des villages et savons pertinemment que nous sommes en territoire Shuar puisque personne ne nous siffle, personne ne nous salue. Ils nous regardent avec un drôle d'air, comme prêts à sortir leur machette pour que l'on rebrousse chemin.


En tant que marginales,on s'assume et on continue sur le chemin qui s'enfonce de plus en plus dans la jungle, qui se fait de plus en plus dense. Bientôt, le village le plus proche est à une heure de truck et on ne voit que la forêt...À perte de vue. Quelques temps après, on nous fait débarquer de la camionnette et on nous pointe un sentier minuscule qui descend abruptement. Chargés comme des mulets, nous avons peine à descendre dans la boue sans tomber et à traverser un étang sur un bio de bois. De peine et de misère, nous arrivons finalement près d'un Río (fleuve). Brun, bordé de palmier et d'une végétation luxuriante. Comme dans le livre de la jungle. Telle ne fut pas notre surprise lorsque la pluie se mit à tomber. Je devrais plutôt dire l'océan indien,en 15 minutes, sur nos têtes, nos bagages et ma pauvre guitare. Nous avons du vider la pirogue de son eau pour ensuite traverser le Río, creusée à même le bois et construite à même les mains Shuars.


Nous y sommes, donc. Complètement trempées et avec comme seul repère le soleil (Etsa, en langage Shuar). Si vous avez envie de perdre du temps, vous pouvez toujours essayer de nous trouver sur une carte. Cherchez le village de Macuma et remontez le Río du même nom durant 4 heures de pirogues. Vous trouverez ensuite un palmier plus grand que les autres et une plage de roches, près de laquelle s'élèvent quelques cabanes en bois et en feuilles.

N'essayez pas de faire ce petit jeu la nuit. Il n'y a pas d'électricité !

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