lundi 27 septembre 2010

Depuis 2 semaines, nous travaillons d'arrache-pied avec nos morveux sur un spectacle de variétés: '''Demostrando mis habilidades''. Nous avons préparé 4 numéro avec les enfants
dans le but de les présenter lors d'une exposition municipale. Bien entendu, les plans ne pouvaient pas rester les mêmes du début à la fin.On est quand même en Amérique Latine, dah! Le spectacle a donc changé de date 3 fois, de lieu 3 fois et de public au moins 5 fois. Finalement, il aurait lieu à l'Aldea le 25 septembre à 15h00. Deux heures avant le spectacle, il n'y avait persone à l'orphelinat. Ni la directrice, ni les tias, pas même ceux qui faisaient partie des numéros. Nous étions alors certaines que rien n'aurait lieu et à la place de pratiquer avec les enfants, nous avons mieux fait de danser pour le plaisir en disant des niaiseries... SURPRISE. À 3h30, le public composé de tous les autres orphelinats de la ville arrive et se demande pourquoi il n'y a ni scène, ni chaises, ni enfants prêts à présenter ce qu'ils ont préparé... Audrey a organisé le tout en deux temps trois mouvements pendant que Marianne braillait exaspérée dans le foin.
Mesdames et Messieurs, le ''spectacle'' va finalement commencer...

Première partie: La Gallina Colorada:une pièce de théâtre mettant en scène des animaux (qui ne veulent pas mettre leur queue parce qu'ils sont trop gênés). En gros, c'est l'histoire d'une poule qui ne reçoit l'aide de personne lorsque vient le temps de faire son pain. Pourtant, tous se portent volontaires pour le manger. Gang de profiteurs...
2 semaines à faire et refaire des masques que les enfants brisent et rebrisent, à coudre des queues d'animaux qu'ils ont honte de porter et à essayer de leur faire comprendre les mots intonation et interprétation. Quasi aucune évolution. Ils sont poches et le resteront jusqu'à la fin. Au moins, on ne se fait pas d'illusions. La pièce de théâtre se fait tout de même du début à la fin, sans qu'Audrey n'ait du faire une seule intervention pour qu'ils se la ferment pendant qu'un personnage parle ou pour leur rappeler leur texte. Par chance, Daniel le narrateur, a sauvé la mise et les jeunes ont eu droit à de beaux applaudissements.
Deuxième partie: Sonia et Gisela qui chantent une chanson traditionnelle du Pérou. C'est le rêve de Gisela depuis très longtemps que de chanter devant un public. Quand à elle, Sonia parait très réservée et chante plus pour son plaisir...Revirement soudain de situation lorsque, 4 minutes avant d'entrer sur ''scène'', Gisela ne veut plus chanter. Marianne la pousse aux côtés de Sonia qui est déjà devant public (vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets y paraît). Elle n'a guère le choix que de chanter. On vous fait le portrait: Sonia est à l'aise, gracieuse, chante fort, bien et bouge. Gisela se cache littéralement derrière ses cheveux et ose à peine respirer. La pauvre a finalement réalisé son rêve, mais à quel prix...

Troisième partie: Jordin à la guitare et les gars de la Casa A qui interprètent ''Mi niña bonita'' de Chino y Nacho. Ça fait deux semaines que Jordin pratique la guitare avec Marianne. Il s'améliore à la vitesse de l'éclair et pratique jour et nuit son numéro. J'ai du dormir dans la Casa A pour suivre ses horaires de pratique...c'est pour vous dire! On s'installe finalement tous sur le rebord de la scène et on commence à jouer la toune que tout le monde connaît. Contrairement à la nuit où nous avions pratiqué tous ensemble de façon très énergique et extravertie, j'ai l'impression d'être la seule à chanter et on entend à peine les voix des garçons, enterrées par les guitares qui pourtant, ne sonnent pas très très fort... Jordin est tout de même fier de sa performance, impressionne ses amis et brise sûrement quelques coeurs en chantant la romantique chanson d'amour.
Quatrième partie: ''Esto es Aldea'', version adaptée de la chanson officielle du Mondial et chantée par la chorale de l'Aldea. Même refrain: si la grande majorité refuse de porter de beaux pantalons et un chandail blanc, la minorité ne veut tout simplement plus chanter. À un tel point où Marianne pète les plombs et se met à pleurer. Toutes les fois que l'une de nous deux pleure, ça a un effet monstre: en 10 minutes, tous étaient sur scène, prêts à chanter avec leurs beaux pantalons et leurs chemises blanches propres. Ils ont chanté timidement, encore une fois sans oser trop bouger. Le produit fut très mignion malgré les quelques fausses notes qui à mon avis, les ont rendus encore plus adorables.
Une fois le spectacle terminé, on profite de la présence d'un important public d'une cinquantaine de personnes pour faire une petite fête et tous se rassemblent dans ''Los Manos Libres'' pour danser, chanter et se battre, bien entendu.
Mémorable moment où au son de la musique Indu, tous se mettent à danser du Bollywood de façon très synchronisée. C'est d'ailleurs ce qui nous a permis d'oublier qu'ils n'ont pas été de tout repos et qu'ils n'arriveront jamais à nous faire fâcher plus qu'une petit demi-heure.



1 commentaire:

  1. Ouain, ouain,

    Vous devez posséder votre espagnol de façon remarquable pour passer à travers toutes ces expériences avec votre bande de jeunes.. et les adultes aussi je suppose! Bravo les filles, vous distribuez du bonheur autour de vous! Les alento seguir animando este mundo con su extraordinaria energia. René.

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