mercredi 1 septembre 2010

Frustrations

Moi qui disait hier O combien je m'attachais aux enfants, O combien ils étaient charmants et O combien je les aimais, je tiens aujourd'hui á nuancer mes dires pour le besoin de la cause, et aussi pour atténuer mes frustrations.
Ce matin, 2 des volontaires sont malades. Je me retrouve seule avec Benoit á l'orphelinat. Seuls, et avec du pain sur la planche. Au programme: faire pratiquer aux enfants la piéce de théatre sans Audrey, faire faire les devoirs sans Sylvain et donner les cours d'informatique tout en faisant la discipline aux 35 enfants qui se battent en arriére des ordinateurs pour pouvoir jouer á Spider en ligne. N'importe quoi.
Imaginez-vous en train d'expliquer á 2 enfants á la fois comment fonctionne un ordinateur. Ajoutez quelques dizaines d'enfants qui vous harcelent á propos de tout et de rien en meme temps, quelques-uns fachés parce que vous ne les laissez pas jouer á leurs jeux d'ordinateurs stupides (j'imagine que comme mon frére (sans rancune Alexis), tout le monde doit passer par lá), et d'autres qui vous poussent ou qui vous tirent juste pour le plaisir de vous pousser ou de vous tirer. Maintenant, mettez mon impatience légendaire á travers tout ca et vous n'aurez qu'un apercu des conditions dans lesquelles Benoit et moi avons commencé notre journée.
Pour etre certaine que je péte une crise de nerfs, ma clé USB disparait. Moi qui avait enregistré tout ce qu'ils avaient fait et qui l'avait laissé sur l'ordinateur de bon coeur pour qu'ils puissent continuer de sauver leurs dossiers (les ordinateurs ne sauvegardent pas sans une clé), me voici maintenant sur le bord de la crise de nerfs. Voyant mon visage devenir de plus en plus rouge, quelques-uns s'empressent d'accuser leurs amis. Ca n'a rien donné de plus qu'avoir á les endurer se chicaner á savoir qui de un ou de l'autre était plus susceptible d'avoir pris la fameuse clé. J'en entends quelques-uns énumérer tous les endroits oú le ''voleur'' en question aurait pu la revendre. Ils m'en voient rassurée.
Bon, je prends quelques respirations et je me controle jusqu'a ce que Daniel (profil: abandonné par ses parents aprés avoir été sorti de l'école et toujours au primaire malgré ses 13 ans) veuille absolument utiliser l'ordinateur de droite plutot que celui de gauche. Je refuse considérant que l'ordinateur de droite ne fonctionne pas pour les travaux qu'il a á faire. Il grince alors des dents et m'insulte en claquant violemment la porte.
Les larmes me montent aux yeux. Je suis á bout. Je sors dehors et je vois Benoit en train de se battre lui aussi pour séparer deux gamins qui se chamaillent et pour leur faire travailler leurs textes. Je me sens moins seule, bien que ce sentiment n'ait pas duré longtemps: lorsque Daniel me voit á travers la fenetre, je lui propose de revenir á l'ordinateur. Il ne m'accorde qu'un: ''dans ton cul ton ordinateur de merde''.
Bien. Je le metterai certainement dans mon cul cet ordinateur de merde, tout comme ma clé USB ainsi que les 60 cahiers que je vous ai acheté de ma poche et sur lesquels vous prenez tant de plaisir á écrire des insanités et á dessiner des femmes toutes nues.

2 commentaires:

  1. Il y a des jours comme ça! Mais il ne faut pas se décourager. Ce sera plus facile demain. J'espère que tu vas retrouver ta clé USB et que ton projet va se réaliser. Et surtout, bonne guérison aux volontaires malades, dont Audrey, je suppose. Bon courage, on vous admire!

    bisous

    Claude

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  2. Mais non! Mais non! Il ne faut pas se décourager et écrire des gros mots comme ça, il y a peut-être des enfants qui lisent votre blogue! Même des enseignantes de formation avec 30 ans d'expérience perdent parfois le contrôle de leur classe...et des classes beaucoup plus faciles, composées en majorité d'enfants gentils-gentils élevés dans la ouates par des parents qui les aiment.
    C'était un gros défis de vouloir réaliser quand même toutes les activités en l'absence d'une partie du personnel. Parfois il vaut mieux lâchez prise.
    Mais vous êtes fortes, vous allez rebondir!
    Allez courage! C'est vrai qu'on vous admire!

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