lundi 6 septembre 2010

Les Saintes de l'Aldea Infantil El Rosario


De vos beaux petits salons bourgeois, votre coupe de champagne à la main (notez l’exagération nécessaire pour que le reste de la phrase vous fasse de l’effet), on a l’air bien aventureuses de passer nos journées avec des enfants et/ou orphelins, abusés, drogués, délinquants et bien entendu en grand, grand, grand manque d’amour et d'affection.


Pourtant, nos efforts ne représentent rien à côté de ceux des ‘’Mamas’’ et des ‘’Tias’’ qui depuis des dizaines d’années pour la plupart, vivent 6 jours sur 7 avec 8 des 70 enfants et/ou orphelins, abusés, drogués, délinquants et bien entendu en grand, grand, grand manque d’amour et d'affection.


La plupart d’entre elles ont une famille et une maison à l’extérieur de l’Aldea. Pourtant, elles passent leurs semaines dans une petite maison et jouent le role d’une mère, d’un père, d’une amie, d’une confidente et d’une psychologue à la fois. Que Marie mère du Christ aille se rhabiller, car ce sont ces femmes que l'on devrait apeller des Saintes . Et à défaut de ne pas pouvoir réécrire la Bible, ériger une statue ou leur faire un hommage dans le show d’Oprah Wimfrey (excusez l’orthographe), je tiens à leur dédier au moins quelques longs, longs, longs paragraphe qui, je l’espère, vous permettront de saisir la grandeur de leur courage.


À l’habitude, mes journées à l’Aldea se résument à aider les petits dans leur devoir, à lire des contes à ma Maité (que je compte très sérieusement adopter, faute de ne pas pouvoir supporter mes journées sans ses sourires et son trop fort caractère pour une enfant de 4 ans ) et à courir de maison en maison pour annoncer la prochaine activité: informatique, chant, guitare, contes, etc. Aujourd’hui je me suis surprise à me retrouver dans une maison vide en compagnie de María, une des ‘’Mamas’’ qui travaille à l’Aldea depuis maintenant 22 ans. Vingt deux ans à essayer de redresser des enfants déjà poussés croches, à leur donner plus d’amour qu’un seul coeur peut contenir et à veiller à ce qu’ils ne retournent pas là d’où ils viennent: d’une famille malfammée et violente, ou pire encore, de la rue. Ça se résume pas mal à ça. Ces femmes élèvent 8 enfants à la fois et avec le peu que leur donnent le gouvernement, elles font des miracles: si quelques-uns des enfants devenus grands sombrent dans la délinquance, la plupart sont à l’université et travaillent d’arrache-pied pour offrir à leurs enfants un futur meilleur que celui auquel ils ont eu droit. Tout qu’un contrat, qui pour la plupart d’entre nous, serait imposible de mener à terme.


Cet après-midi, María m’a expliqué le fonctionnement de l’Aldea (l’orphelinat). D’abord, l’institution appartient au gouvernement. Le directeur et la directrice de l’établissement change donc à chaque elections, choisis par le nouveau député régional. Si ce changement peut être bénéfique par moment, il est arrivé trop souvent de tomber sur des ‘’n’importe qui’’ sans expérience pour que la procédure soit efficace: les directeurs connaissent peu les enfants, et plusieurs d’entre eux s’approprient les donations et l’appui du gouvernement. Ainsi, les ‘’Mamas’’ qui je le répète, travaillent 6 jours sur 7, 24h sur 24h avec 8 enfants, sont payées 235$ par mois (s’il vous plait, partagez mon indignation) alors que les directeurs se vantent d’avoir une maison à 4 étages. Trouvez l’erreur.

Personnellement, j’en ai trouvé une: l’Aldea n’emploie aucun psychologue, faute de fonds. Pourtant, plusieurs volontaires ont laissé des dons important qui n’ont entraînés aucune amélioration. Des 3 télévisions couleurs, une seule est à la disposition des enfants. Des dons en argent, il en reste étrangement très peu pour suffir à leurs besoins. Si le gouvernement paie ce dont l’Aldea a besoin en terme de nourriture, ils manquent toutefois de vêtements, de jeux, de sorties. Bref, tout ce dont un enfant normal a besoin pour ne pas pousser trop trop croche. Une psychologue compétente, entre autre.


Voici donc les éventuels projets à mettre sur pied lors de notre retour:
1. Amasser les fonds necessaires pour payer une psychologue à temps plein durant au minimum un an. 3000$. Les deux doigts dans le nez. Imposer que le chèque de paye de cette psychologue nous soit envoyé chaque mois de sorte à ce que de petites passes-passes ne nous passent pas sous les yeux.

2. Publier les textes qu’auront écris les enfants et en faire un grand livre. Les fonds amassés par ce livre iront à Expand Peru, qui envoie à l’année longue des volontaires de partout dans le monde. Ceux-ci sont un apport considérable puisqu’ils aident les enfants dans leurs devoirs (Dieu sait qu’ils en ont et qu’ils n’y comprennent quedal) et puisqu’ils mettent sur pieds des projets pour les divertir, pour les stimuler et pour qu’ils aient quelque chose à quoi s’accrocher.


3. Passer dans vos maisons et ramasser vos sacs de BEAU linge. Prendre vos jeux de socitété en espagnol (ben oui toé!), vos crayons de bois et vos encouragements par la même occasion. Trois doigts dans le nez!

Si d’ici là vous avez des idées, si vous voulez vous aussi envoyer des sacs de linge, il ne suffit que de laisser ci-dessous vos commentaires (vos idées aussi) pour qu’on vous bombarde des milliers de possibilités qui vous permettraient d’habiller ces petits ou de mettre un peu de couleur dans leurs vies.

En attendant, on fait de notre mieux pour les occuper avec le theatre et la musique, en espérant peut-être devenir un jour nous aussi des Saintes...De vraies de vraies !

2 commentaires:

  1. Moi je propose de faire signer un contrat de 15 ans à Audrey et Marianne pour qu'elles restent à Huancayo afin de surveiller le paiement de la psychologue, implanter toutes sortes d'autres idées et traduire nos jeux de sociétés en espagnol!
    D'ici là on fera des représentations auprès du pape pour que vous obteniez les titres de Santa Marianita et Santa Audrita de Huancayo. La sainteté permet d'amasser des fortunes! Parlez-en au frère André! D'ailleurs je propose de faire construire un Oratoire à Huancayo.

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  2. Quelle passion! Vous avez bien raison de nous la faire partager. Nous savons que vous êtes capables de remuer mers et mondes pour trouver des solutions pour aider ces petits qui ont tant besoin d'amour.

    Merci pour votre belle générosité et vivez pleinement cette expérience.

    Nous aussi nous vous aimons comme vous êtes!

    Claude

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