mercredi 18 août 2010

On Ruine le Pérou - Notion archéologique

Laissons les blagues à propos du système de transport, de l'organisation latino-américaine et à propos de la Caracha derrière nous. Notre QI augmente de jour en jour depuis que nous sommes arrivées au Pérou, de même que nos connaissances qui nous permettront bientôt de surpasser celles de Gregory Charles (Time goes by, and I'll never forget...) !
S'il pleut en Équateur de grosses gouttes d'eau, ici il pleut des adobes d'argiles.. Audrey dit: Ouch.

Marianne dit: Audrey please. Peut-on commencer avec le contenu ?
Audrey conteste: Une p'tite dernière et après je te laisse étendre ton knowledge !

Bon...La p'tite dernière: Toc-Toc-Toc. Qui est là ? Trot. Trotsky (tsé le gars en Russie).

Bon, on commence.
Audrey dit: Le Pérou c'est au sud de l'Équateur. C'est un peu plus gros et c'est en Soles. Pas en dollars.
Marianne dit: Come on Audrey !

Bon, on recommence.
Petite notion archélogique et/ou anthropologique que nous vous offrons ici dans cette entrée. Lorsque nous ne sommes pas dans des églises coloniales, en train de dormir ou de manger un Ceviche ou une Papa a la Huancaina, nous ruinons le Pérou.

Audrey dit: Je suis sûre qu'ils ne comprendront pas Marianne. Ton jeu de mot est trop subtil.
Marianne répond: Basta !

Depuis notre arrivée en terres péruviennes, nous avons eu la chance de visiter plusieurs sites historiques autrefois dépouillés par les Huaqueros (pilleurs de tombe) et aujourd'hui considérés comme les plus grandes richesses du Pérou. Parmi ceux-ci, laissez-nous vous dresser le portrait de deux d'entre eux: Kuélap (Peuple des nuages) et Chan Chan (Culture Chimú).

Kuélap

Il est 7hrs du matin lorsque nous nous apprêtons à quitter Tingo pour suivre, à travers les montagnes, la route qui nous mènerait à l'ancienne capitale Chachapoyas (peuple des nuages). Rude montée qui nous a valu un mal de tête (altitude) et de belles photos.

Audrey dit: Admirez Audrey !
Audrey dit: Marianne, j'ai même pas dit ça !!!




Les ruines pré-incaiques de Kuélap datent de -300 avant Jésus-Christ et n'ont été découvertes qu'en 1847 lorsqu'un archéologue a décidé de la monter, la maudite montagne ! Si nous avons mis 2h30 à visiter le site accessible aux touristes, seuls 20% des ruines ont été fouillées jusqu'à présent, ce qui laisse supposer que les futurs visiteurs auront droit à un spectacle encore plus impressionnant que celui que nous allons partager avec vous ici.

Originellement, le village de Kuélap (oui oui, il y a de cela 2500 ans!) était divisé en trois parties bien distinctes. Le premier palier sur lequel vivait le peuple, le deuxième où vivaient l'élite et le troisième palier où se trouvaient les quartiers du roi. Sur le palier premier l'on trouvait des maisons rondes toutes dotées de Cuyeros (tunnels pour les Cuys, mieux canadiennement connus sous le nom de Cochon d'inde), d'une roche-pilon (pour piler) et d'une roche-mortier (pour recevoir la roche-pilon). Admirez ici une des maisons typiques.On reconnaissait le palier deuxième aux pierres plattes encastrées et disposées en losange, représentant l'oeil d'un félin ou le parcours d'un serpent sur le sol.

Audrey dit: Zig Zag. Merci Audrey !
Le troisième palier était quant à lui interdit de passage. Il était tout de même possible de retirer de la forteresse qui l'entourait une pierre qui nous laissait alors apercevoir les ossements conservés des morts du peuple Chachapoyas. Des fémurs, des tibias, des crânes, alouette !
En se promenant à travers ces différents paliers, nous avons ainsi pu entrer dans l'Almacen (boutique) du village, reconnaissable à la fenêtre, la seule du village. On y vendait du mais, de la laine et d'autres graines. De la tour du village où l'on pouvait surveiller de haut les ennemis, on envoyait des signaux de fumée pour communiquer aux habitants les nouvelles en bref.

Si le site est aussi bien conservé, c'est que le passage des Incas et des Espagnols sur le village de Kuélap a été fumant. Je m'explique: les Espagnols ont tout brûlé de sorte à pouvoir construire leurs propres installations. Comme vous le savez déjà (tout le monde doit savoir ça), les dépôts de la fumée sur la pierre servent d'isolant. Les bases des maisons et les murailles sont étonnament bien préservées. L'enceinte du village fortifié avait été construit de sorte à ce qu'une seule personne à la fois ne puisse y pénétrer. Cette technique ingénieuse empêchait les embuscades et obligeait l'ennemi à entrer à la queue-leu-leu. Le premier fermait les yeux. Ceci n'a toutefois pas empêcher les Incas d'abord et les Espagnols ensuite en l'an 1500 de piétinner le peuple Chachapoyas en entier. Après avoir construit leurs maisons rectangulaires sur celles des Chachapoyas pour montrer leur domination, au tour maintenant des archéologues venus des quatres coin du monde de fouiller de fond en comble les vestiges de la cité éteinte.

Chan Chan:
À quelques kilomètres au nord de Trujillo, Chan Chan est le plus grand de tous les sites historiques du Pérou. S'il faisait autrefois 28 km carrés, 14 ont disparus avec El Niño (pluies torrentielles tous les 25 ans) et le reste est maintenant en excavation. Si le village était aussi grand, c'est qu'à la mort de chaque roi, un nouveau complexe était construit pour le successeur. Ainsi, on retrouve 9 complexes composés de salles administratives, de tombeaux et de pièces cérémoniales.


Audrey prend le contrôle: Apercu d'un roi Chimú (Peuple vivant à Chan Chan). Vincent devient roi lorsque son père Michel meurt. Vous aurez deviné que la royauté est héréditaire. Vincent spote des filles du village pour construire son harem. La fille, quand elle est choisie, elle trippe parce que Vincent est la représentation des dieux. Vincent a beaucoup de chiens et de lamas. Vincent a beaucoup d'enfants. Il a une femme principale qui lui pond les enfants royaux. Avec ses 90 autres concubines (les chiffres sont officiels), il pratique le concubinage. Quand Vincent meurt, on l'enterre avec ses 91 femmes (autour du tombeau de Vincent, on en creuse 24 autres dans lesquels on entrepose les femmes d'abord sacrifiées), ses chiens, ses lamas et son or.

Contrairement aux Incas, le peuple Chimú vénérait la mer et la lune plutôt que la terre et le soleil. Il se basait donc sur le calendrier lunaire pour tout. Tout, tout, tout, tout!

Leçon d'archéologie: si les murs et les représentations sont en aussi bon état, c'est que le processus de conservation est complexe et minutieux. Notre guide affirme que les femmes ont plus de talent puisqu'elles sont plus patientes. C'est pour vous dire.
D'abord, on colle sur le mur un papier sensé absorber la salinité de la pierre. Ensuite, on fait des injections dans le mur à tous les endroits susceptibles de se lézarder. Ces injections sont répétées et chaque centimètre de mur et celui-ci est entretenu à perpétuité. Un vrai travail de moine.

Parlant de moine, les guides péruviens nous surprennent chaque fois. Ils sont beaux, ils sont fins et ils enrichissent notre blog par dessus le marché. Tu parles d'un deal !!!



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