vendredi 5 novembre 2010

Je t'aime, je te quitte

Moi, Marianne
Je regarde derrière mon épaule en descendant vers le pôle,
Je traine une nostalgie amère lorsque je pense à eux,
Je m'ennuie de mes morveux,
La beauté des paysages ne vaut plus rien
Si je ne peux leur prendre la main
Et je me demande à quoi bon continuer sur ce chemin
Puisqu'au fond de moi, je sais que ce n'est pas le miens.
Moi, Audrey,
J'ai envie de me taire les mains dans la terre
Traire, faire affaire avec le monde agraire
M'installer là où il y a de l'air
La sueur au front et le pie au coeur de la paume.
-Trêve de poésie poche, je vous en prie !-
Il y a longtemps que Marianne ne prend plus plaisir aux longs trajets d'autobus, aux hôtels et aux dortoirs, aux paysages désertiques et au bourdonnement des villes.
S'il a fallu plusieurs semaines pour diagnostiquer le ''bobo'', nous vous écrivons maintenant le remède en main.
Un mal pour un bien. Nous réalisons aujourd'hui que notre impasse en Bolivie (Reportez-vous à La fuite) nous a permis de clarifier nos envies et de suivre nos instincts.
Audrey veut se plonger les mains dans le sol argentin, alors que Marianne veut retourner à ses premiers amours.
On se rend compte toutes les deux qu'il y a là une grande décision à prendre, sans quoi l'une ou l'autre se verrait contrainte à suivre des ambitions qui ne sont pas les siennes.
Nous voilà donc, assises sur une simple table de bois, les larmes aux yeux, mais soulagées devant l'évidence.
On s'aime, on veut 2 choses différentes, totalement différentes. On s'aime quand même tsé.
On se quitte donc pour mieux se retrouver.
Audrey reste en Argentine.
Marianne retourne à Huancayo, au Pérou.
Toutes seules.
Une séparation n'est pas une rupture.

4 commentaires:

  1. J'ai eu mes poses de vous dans ces paysages fantastiques et la pause camping vous a permis de faire le point sur vos trajectoires respectives. Bravo! pour votre lucidité et votre courage pour affronter vos choix de vie.
    Bonne chance à vous deux. Mes affectueuses pensées vous accompagnent.

    Claude

    RépondreSupprimer
  2. Les filles, cela s'appelle la liberté sans brimer la liberté de l'autre. Génial, vous êtes des adultes maintenant. Bonne continuation les filles. Courage !

    Cynthia

    RépondreSupprimer
  3. C'est beau comme c'est écrit! Bonne suite d'aventure!! :) xox

    Maga-Li

    RépondreSupprimer
  4. Eh bien, voilà, les filles, vous êtes parties en Amérique du Sud pour suivre votre chemin de vie, et c'est ici, après plusieurs mois ensemble, que vos chemins se séparent, pour réaliser vos idéaux respectifs et retrouver vos véritables motivations d'agir et d'interagir. Vous avez pris une sage décision, en toute sérénité, et je vous souhaite à toutes deux une belle continuation de cette expérience unique, magique, éminemment formatrice de vos belles personnes! ¡Que tengan buena suerte para seguir sus caminos! Affectueusement, René.

    RépondreSupprimer